Chères toutes et tous,
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En préparation légère à la balade de samedi, voici ci-dessus quelques documents qu’il vaudra mieux avoir regardés et ci-dessous quelques adresses web qu’il vaudra mieux avoir cliquées, le tout sans obligation. Le rendez vous sera à 9h30 à la gare du Nord, sortie rue de Dunkerque. Nous nous retrouverons au Paris Nord Café en face de cette sortie. En cas de problème,téléphoner à Raymond, au 06 95 28 36 59
C’est une balade courte et pas trop spectaculaire, mais riche en souvenirs du 19ème et début du 20ème. L’axe principal en sera la rue Lafayette que nous descendrons de la gare du Nord aux Galeries Lafayette et remonterons en découvrant des 2 cotés des rues adjacentes intéressantes.
Nous déjeunerons dans un restau un peu cantine, mais typique. Que ceux qui veulent déjeuner se signalent s’il vous plait avant le vendredi 8 .
Pour ceux qui le souhaitent, la balade pourra se poursuivre après le repas par la visite du musée de la Franc maçonnerie dont nous aurons eu un aperçu avant le repas
Bises de nouvelle année et à bientôt
Catherine
Album photo
Cliquer sur la photo pour voir l'album -->
Référence de la balade, documents et liens préconisés par Catherine.
Félix Mayol - Ell' prend l'boul'vard Magenta – YouTube
http://www.franceinfo.fr/player/resource/450243-563391
Une grève de midinettes en 1917 reconstituée par France Info
Funérailles de Maurice Thorez - Vidéo Ina.fr
[ Lorette, midinette - Copie.docx (27.8 Ko) ]
[ La petite Arménie.docx (16.2 Ko) ]
Le Voleur du 27 avril 1860 Extrait
Les femmes du demi-monde et du quart de monde habitent les environs de Notre-Dame de Lorette en si grand nombre, qu'elles sont généralement désignées sous le nom de lorettes;
celui de biches n'est guère en usage que depuis 1852.
Prenez garde à vous, flâneurs désœuvrés! une fois attifée, fardée, blanchie, enrubannée,la lorette va en guerre, quaerens qui devoret. Un frôlement de soie annonce son passage.
Toutes les fois que le hasard la rapproche d'une glace, elle en profite pour ajuster sa voilette et et draper les plis de sa mantille. Par intervalles, elle s'arrête devant les devantures où les bijoutiers suspendent des brochettes de bagues, et où les marchands d'étoffes écrivent «Gros d'Epsom, soie française, ramages pour rideaux, soie fantaisie double chaîne, damas en grande largeur garanti pure laine», le tout avec l'indication d'un rabais inouï dans les fastes de de la nouveauté.
Qui ne l'a rencontrée, sur les boulevards, dans les passages, aux Tuileries, aux Champs-Élysées ? Souvent elle est accompagnée d'une amie qui diffère d'elle par la couleur des cheveux, l'âge, le genre de beauté, le caractère de physionomie. Durant les beaux jours, tantôt elles s'établissent dans des voitures découvertes d'où débordent outrageusement leurs crinolines et leurs volants, tantôt elles sont de planton à la porte de quelque café dont l'aménagement admet les consommations extérieures; elles feignent quelquefois alors, pour se se donner une contenance, de lire un journal, et rien n'est plus exact que ce mot murmuré par une de ces fausses liseuses à l'oreille d'une amie moins ignare : "Est-ce que je le tiens du bon côté ?"
Moins fastueuse est la lorette qui n'a jamais été dans ses meubles, c'est-à-dire dans une chambre garnie de meubles à elle donnés en toute propriété. Elle végète dans les hôtelleries de la rue Breda, du passage Laferrière, de la rue Neuve-des-Martyrs et de la rue Lamartine.
Les lorettes vivent peu dans leur quartier; celles qui hantent la brasserie des Martyrs perdent leur caste; à force de boire, de fumer, de jouer au piquet ou au bezigue [sic] avec des gens
de lettres et des artistes, elles prennent des allures masculines. Leur voix éraillée se barytonne; l'habitude de rouler des cigarettes imprime à leurs doigts des stigmates jaunes indélébiles; leurs cheveux sont ébouriffés comme ceux d'un rapin; leurs robes sont des sacs. Quant aux lorettes qu'héberge le grand café des Porcherons, ce ne sont encore que des novices, modistes, fleuristes, piqueuses de bottines, châlières. Provisoirement, elles sont heureuses de se promener au bras d'un commis ou d'un clerc d'avoué, d'aller dîner dans une gargote de la barrière Rochechouart, de danser à la Boule-Noire, ou de voir la Tireuse de cartes du haut des troisièmes galeries. […]
Cependant que deviennent-elles ? De l'enquête que nous avons ouverte, il résulte qu'au bout d'une période de vingt ans, sur 60 lorettes domiciliées dans le quartier Breda, on en comptait :
Mortes prématurément de phtisie, de péritonite, et autres affections chroniques ou aiguës, 17
Femmes de ménage, 6 - Épileuses, 3 - Loueuses de chaises, 2 - Revendeuses à la toilette, 9 - Émigrées pour l'Australie ou la Californie, 4 - Ayant fait des économies et retirées à la campagne, 5
Mariées avantageusement à des étranges, 2 - Mariées en France, 2 - Somnambule extra-lucide, donnant des consultations, 1 - Enfermées comme folles à la Salpêtrière, 5 - Suicides par ennui ou par misère, 5 - Suicide par amour, 1
Midinette
Jeune ouvrière ou vendeuse qui travaillait dans une grande maison de couture ou de mode à Paris. Elle fait la dinette à midi.
Le secteur de la mode était alors le premier employeur des femmes des classes moyennes et populaires de la capitale.
Rue de la Paix, les midinettes sortaient en bandes et traversaient la place Vendôme et la rue de Rivoli en se donnant le bras (Nizan, Conspiration, 1938, p.51):
C'est l’alliance improbable de l'élégance, du naturel et de l'indépendance qui fait tout le charme de la midinette et le mythe de la parisienne, voire de la française. |
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« Nous avons pratiqué les exquises dinettes avec une midinette : deux sous de frites sur un banc des tuileries. Et tous nous avons plaqué salement la petite maitresse aux doigts percés de trous »
Modiste Ce métier était fort pratiqué par les femmes au début du XXe siècle, grande période de la mode du chapeau. Il était alors beaucoup moins « huppé », plus banalisé et plus répandu qu'il ne l'est aujourd'hui. Cependant, les modistes avaient le privilège de livrer leurs créations par le grand escalier et non par l'entrée des fournisseurs.
En France, Sainte Catherine est la patronne des modistes. Les jeunes femmes âgées de 25 ans non mariées qui travaillent dans l'industrie du vêtement sont surnommées « catherinettes ». Le 25 novembre, jour de la Sainte Catherine, elles se doivent de porter un chapeau souvent « farfelu », fabriqué par leurs amies. Cette tradition du XIXe siècle subsiste encore dans le milieu de la mode.
Atelier de couture Voir « chez la maison Drecoll » par Brindeau de Jarny. Peinture
« Ces femmes ne sont pas les petites bourgeoises employées par la maison Paquin mais des ouvrières en tablier. Une maison de couture fonctionne autour d'une hiérarchie assez rigide. En bas de l'échelle, on trouve les arpettes, les apprenties, qui placent les épingles. Puis interviennent les premières mains qualifiées, les deuxièmes mains, les essayeuses, les premières et les deuxièmes vendeuses. A côté du créateur, c'est la directrice qui a autorité sur l'ensemble de l'atelier »
La petite Arménie
C’est dans le quart sud-ouest du 9ème arrondissement que la présence arménienne à Paris est la plus significative, et même si aujourd’hui celle-ci est beaucoup moins évidente que par le passé, pour beaucoup les quelques rues qui entourent la station de métro Cadet forment le quartier arménien de Paris.
Au numéro 17 de la rue Bleue, la Maison de la Culture Arménienne est le centre de la vie associative de la diaspora, plusieurs associations y ont leurs locaux. Autrefois la rue La Fayette était le fief des bijoutiers, secteur qui employa beaucoup d’arméniens, aujourd’hui l’activité s’est déplacée dans le 3ème arr. mais le restaurant les Diamantaires au 60 rue La Fayette continue depuis 1929 de servir sa cuisine gréco-arménienne, une des plus réputées de la capitale, rue de Trévise la bijouterie arménienne Ishkhan témoigne encore du commerce de pierres précieuses et semi-précieuses qui animait le quartier. Dans la même rue, la petite épicerie Massis et Chirag tenue par un arménien permet de se ravitailler en produits d’Orient (Arménie, Grèce, Liban et Russie), rue Lamartine l’autre épicerie arménienne du quartier : Au Lac de Van fondée en 1925 par les frères Heratchian, est une véritable institution du quartier, aujourd’hui tenue par un grec elle a su garder son charme d’antan.
Le 11 avril 2007, à l’occasion de l’année de l’Arménie en France, a été inaugurée la place Chavarche Missakian, du nom du fondateur du journal Haratch (En Avant en arménien). Imprimé pendant des décennies rue Hauteville, il fut le premier journal européen rédigé en langue étrangère, on le trouvait dans tous les kiosques du quartier, le dernier numéro est paru en mai 2009.
Drôle de coïncidence, au 77 rue La Fayette se trouve le siège de l’Association Arménienne d’Aide Sociale juste au dessus d’une agence de voyage spécialisée vers la Turquie, l’A.A.A.S. a été fondé en 1890 pour venir en aide aux migrants, à présent elle s’occupe principalement de maisons de retraite et de financer des projets d’aide à l’Arménie.