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Voyages - Mails et Faits Marquants
 
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172-Compostelle  

Prochaine balade des coureurs et marcheurs

Jean-Jacques BIMBENET

Raymond Bourdoncle

 

Chers amis,

C’est une balade atypique que Raymond et moi vous proposons

                                Pour ce samedi 29 avril.

Il s’agit du début du Chemin de St Jacques au départ de Massy, récemment modifié et balisé (elle fera donc le raccord avec le Paris-Massy qu’ont récemment faite certains)

A travers rues et champs, nous viserons la basilique de Longpont sur Orge. La distance est plus longue que celle de nos balades habituelles : 13, 5 km que nous avons parcourus en 5 h 15.

Autre particularité du parcours : il n’y a pas de resto à l’arrivée, ce qui aura l’avantage de couper l’étape : nous pique-niquerons au bord du chemin, en vrais pélerins, quand nous aurons faim, sans doute vers 12 h 30 ou 13 h (espérant le beau temps !).

Enfin, nous pourrons à l’arrivée visiter la basilique de Longpont. Autres suppléments culturels gratuits : quelques mots sur Saulx les Chartreux et surtout des info sur « l’Arpajonnais », le petit train de légumes Arpajon-les Halles de Paris qui a fonctionné jusqu’en 1936, avec entre autres un arrêt à Massy rappelant le passé horticole de notre commune. Nous suivrons un bout de sa voie.

                Nous vous proposons un départ à 9 h au lieu habituel de RV, parking de la gare de Massy-Verrières, avec votre pique-nique et votre courage.

                Mais avant cela, il faudra que nous ayions déposé 3 ou 4 ? (selon notre nombre) voitures pas trop petites à Longpont pour nous ramener. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons SAVOIR QUI PENSE VENIR.

                Hauts les cœurs, les amis, et comme on dit sur Le Chemin : Ultreia !

Jean-Jacques, avec la collaboration de Raymond

      

 

 

Paris Compostelle 
2° étape : Massy-Longpont (Basilique)


C’est un très vieux chemin, un chemin millénaire, que nous allons arpenter ce samedi 29/4 à partir de Massy, Depuis quelques années Massy est devenu la première ville-étape du Paris Compostelle, grâce aux efforts conjugués de son Office de Tourisme et de l’Association Compostelle 2000.  Cette dernière a demandé à la ville comme aux villes voisines (Verrières, Champlain…) où passe le chemin de le matérialiser par des clous en forme de coquille, insérés dans le sol. Leur pointe indique la direction de Saint-Jacques. Nous les suivrons assez souvent.
 
Cette même association a, il y a quelques semaines, organisé  le parcours de la 1° étape du Paris-Compostelle sous la conduite de Jean-François Feijoz. Plusieurs d’entre nous y ont participé. Nous sommes  partis de la gare du Nord, en passant par les restes de l’église Saint Jacques de la Boucherie (la Tour St Jacques), où les pèlerins venaient jadis faire bénir leur bourdon et même leur bourdoncle (bourdonculus : petit bourdon ! ). Puis ce fut la porte d’Orléans avant de prendre la coulée verte tantôt sur, tantôt à coté de la ligne TGV, jusqu’à Massy. Vous vous doutez bien que l’historicité de ce chemin n’est pas partout la même.

Le 21 mai 2011, sous la conduite de Catherine, nous avons en bonne partie parcouru la 3° étape, Arpajon-Etampe, en nous arrêtant à Chamarande après avoir admiré Saint Sulpice de Favière. Vous trouverez ici  (cliquer), sur le site du groupe tenu par Daniel Lantenois plein de choses, dont une carte et un historique des chenins bien complémentaire de celui qui suit ici. Vous y trouverez aussi des photos, avec nos bobines d’une époque où nous étions plus jeunes

Reste à boucler la 2° étape, Massy-Arpajon, pour atteindre Saint Jacques ! Euh… pas tout à fait, juste pour s’en approcher un tout tout  petit peu (2,5% des quelques 2000km et des quelques 120 jours de marche en continu qui sont nécessaires). Johannes Merklein, notre camarade coureur allemand l’avait fait en 2 mois et demi, en partant le lendemain de son jour de retraite d’Ansbach, près de Nuremberg. Le chemin est long, très long. Mais l’espoir fait marcher, comme disent les E.M. (En Marche et Emmanuel Macron). Ce samedi prochain 29 avril, nous effectuerons donc en bonne partie cette 2° étape, en nous arrêtant à Longpont sur Orge.

 Lequel d’entre nous est mieux indiqué pour nous guider que celui qui est doublement prénommé  Jacques, le patron du chemin et  Jean, son frère, celui qu’un récent candidat à l’élection présidentiel, Mélenchon alors à Massy, avait qualifié de Saint Homme ? C’est donc Jean-Jacques qui nous conduira. Précisons qu’il n’a pas écrit lui-même les quelques lignes qui le concernent. Il a même protesté contre elles, car il a la Sainteté modeste. Mais l’on vous doit la vérité, toute la vérité.

Un très vieux chemin…Pour faire clair et court, nous reprendrons simplement la brève histoire présentée sur le site de Compostelle 2000.  Ceux qui voudront approfondir se reporteront à l’abondante bibliographie que l’on y trouve et notamment à Oursel R. (1963). 
Le pèlerinage de Compostelle, du Moyen Age au XXIème siècle
C'est au IXème siècle que l'on situe les prémices du pèlerinage de Compostelle, en terre de Galice où les disciples de l'Apôtre Saint Jacques le Majeur auraient enterré sa dépouille. Saint Jacques, frère de Saint Jean et un des premiers martyrs de la chrétienté, aurait eu pour mission de prêcher la parole du Christ dans la péninsule ibérique. Rentré en Palestine, il est décapité sur l'ordre du roi juif, Hérode Agrippa. Recueillie par ses compagnons, sa dépouille aurait été embarquée vers l'Espagne pour s'échouer plus tard sur les côtes de Galice.
Vers 800, l'ermite espagnol Pelagius reçoit en rêve le lieu du tombeau de l'Apôtre. Une étoile le guide alors vers un champ, où se trouve le tombeau, c'est le champ des étoiles, le ''campus stellae'' qui donnera Compostelle.
Au moyen-âge, le culte des reliques, dont on verra de remarquables illustrations à Longpont,  est à l'origine des pèlerinages. La nouvelle des reliques dites de Saint jacques connue, les pèlerins affluent vers Compostelle. Le roi Alphonse II fait alors ériger une première église, qui sera agrandie en 899.
En l'an 951, l'Evêque du Puy en Velay, Godescale,  accomplit le pèlerinage à dos de mule et à son retour, intronise sa ville grand point de départ vers Compostelle. Godescale va entraîner dans son sillage une vague pérégrine dont nul n'imagine alors l'ampleur qu'elle prendra au cours des siècles. Peu à peu, c'est tout un peuple qui se met en marche, des quatre coins de la France d'abord, puis de plus loin en Europe, d'Allemagne, d'Italie, des Pays Bas, des Flandres, d'Angleterre...
En 997, les Sarrasins s'empareront du sanctuaire, vite repris par les Chrétiens. Compostelle devient un des symboles de la Reconquista, cette lutte multiséculaire des souverains chrétiens pour reprendre l'Espagne aux Sarrasins. Saint Jacques sera surnommé  ''le matamore'', le tueur de maures (voir ses multiples représentations, assez tardives, ici. Dans ce contexte, le film Saint Jacques … La Mecque de Coline Serreau
Du XIème au XIVème siècle, des milliers de  pèlerins se rendent sur les lieux sacrés ; une affluence s'expliquant en partie par la prise de Jérusalem par les turcs au XIIème siècle, empêchant les chrétiens de s'y rendre en pèlerinage. On part vers Saint Jacques pour demander l'obtention d'une grâce, pour l'accomplissement d'un vœu, pour se faire pardonner une faute, mais aussi découvrir d'autres peuples, d'autres contrées. Quatre grandes routes traversent la France. Ces grandes routes sont citées par Aymeri Picaud dans le Guide du Pèlerin de Saint jacques, écrit en 1120 :
           - la route du Puy (Via Podensis) passe par Figeac, Conques, Cahors, Moissac.
           - la route de Paris, la notre, (Via Turonensis) traverse Tours, Poitiers, Saintes, Bordeaux
           - la route de Vézelay (Via Lemovicensis) fait étape à Saint léonard de Noblat, Limoges, Bergerac.
           - la route d'Arles (Via Tolosana) traverse St Gilles du Gard, St Guilhem du désert, Castres et Toulouse
Avec le temps, les régions traversées par le Chemin voient éclore une multitude d'hospices et d'abbayes fondés pour accueillir les pieux marcheurs. Des ordres religieux prennent soin d'eux, on leur offre le gîte et le couvert, on soigne les malades, on porte assistance aux mourants. De grands sanctuaires de pèlerinage voient le jour, dotés de reliques insignes, conçus pour permettre l'accès à de grandes foules.
Au terme de son périple le pèlerin, un jacquet, se voit remettre une coquille, signe d'un accomplissement aussi physique que spirituel du chemin : il est devenu ''marcheur de Dieu''. [Maintenant, on est plus prudent : on se coquille dès le départ. A Compostelle, on peut obtenir la Compostela, certificat nominal en latin attestant que l’on a péleriné à pieds pendant au moins 100Km.]
A partir du XVème siècle, les conflits d'intérêts politiques et religieux diminuent la fréquentation des Chemins de Compostelle ; le pèlerinage ne reprendra vraiment son essor qu'au milieu du XXème siècle.
Désormais, malgré la diminution du sentiment religieux dans les pays occidentaux, croyants et athées trouvent un sens personnel au Chemin. [Peu à peu, pas après pas des millions de fois, s’effacent en vous les routines et les soucis de votre précédente vie. Vous devenez pleinement présent au moment, à ses odeurs, ses couleurs, ses bruits, qui vous envahissent. Cette action apparemment triviale, en réalité spirituelle, d’agir par ses pieds sur son esprit, nombre de religions de par le monde l’ont compris et encouragent les pèlerinages.
 Comme le remarque le Guide Gallimard des Chemins de Saint Jacques, (1999),  la motivation et l’alchimie de cette « pérégrination » sont assez simples : un cheminement dans l’incertitude et la persévérance, un retour sur soi lancinant, une issue incertaine et une solitude certaine, mais paradoxalement partagée. Etre face à soi, se dépasser, se surpasser, affronter le temps et ses intempéries, affronter l’espace seul, mais tout en sachant qu’on marche sur les traces de millions de destins, de tous ceux qui ont cheminé au fil des siècles le long de ce Camino, fuyant un châtiment, une amertume, une incertitude, recherchant un ressourcement.
Enfin le long voyage qui mène à St Jacques s’inscrit durablement en vous par la force de ses millions de pas,  la beauté des paysages traversés et la qualité des rencontres qu'on y noue.
C’est bientôt le temps du départ. Il ne nous reste plus qu’à entamer le chant le plus connu des pèlerins Ultreïa E sus eia.. Cela pourrait se traduire par "aller plus loin, plus haut". C'est l'expression d'un dépassement physique et spirituel. C'est également une marque de reconnaissance des pèlerins entre eux. Pour l’écouter, cliquer ici. Pour lire le texte et la partition et pour le chanter, cliquer là.
A samedi matin RV 8h50, gare de Massy-Verrieres. Départ 9h précise

 

 

 

 

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