Chers
coureurs et marcheurs,
Depuis sa construction en 1740, ce moulin a
porté plusieurs noms, dont les 2 derniers sont bizarrement contradictoires :
Moulin de
la Galette et actuellement
Moulin Sempin (nom surprenant pour un moulin).Il a donné lieu à plusieurs
descriptions contradictoires. En voici
2, l'une venant du site du
Routard, la seconde d'historiens locaux. C'est cette dernière qui est la
plus vraisemblable. On le vérifiera sur place.
Le
sentier de Cosette
Le circuit contourne
l'imposant moulin-à-vent restauré de Montfermeil. Il inspira Victor Hugo qui s'y
rendit pour son roman Les Misérables, publié en 1862. Il plante là son
décor : la famille Thénardier y tient une auberge, Jean Valjean boit à la
fontaine située en contrebas du moulin, la petite Cosette, fillette misérable,
court les rues du village. Les ailes du moulin tournent à nouveau. La fontaine
Jean Valjean est inspirée des personnages du roman. Il est conseillé de revenir
par le musée du Travail de Montfermeil.
Les ailes du moulin de Montfermeil
L’activité céréalière du département
généra la construction de nombre de ces édifices. Lieu de sociabilité, le moulin
où l’on se retrouvait pour faire moudre son grain, est l’occasion de rencontres
amicales ou amoureuses. La première révolution industrielle date du Moyen-âge.
Cette période développa plus qu’aucune autre, dans toute l’Europe et dans tous
les domaines, l’usage des machines. Si l’Antiquité connaissait aussi les
machines, elle n’en fit qu’un emploi limité. Le Moyen-âge s’en servit souvent
pour remplacer le travail forcé des esclaves (l’esclavage ne commence à
disparaître qu’après Charlemagne puisqu’il devient interdit de réduire un
chrétien en esclavage. Cependant, à l’image de l’esclave, un serf, dépendant
total du seigneur, est un « non-libre » de naissance).
Les seigneurs
féodaux les utilisent comme source de revenus : lorsqu’ils possèdent un moulin
banal (droit féodal qui s’appliquait le plus souvent au moulin, au pressoir et
au four), les habitants sont tenus d’y moudre leurs grains moyennant redevance.
Les moulins deviennent des lieux de contacts et de rencontre lorsque citadins et
campagnards viennent y moudre leur grain. Les rassemblements sont importants
provoquant de longues files d’attente. Les prostituées circulent dans la foule
pour y recruter leur clientèle. Déjà au XIIe siècle, saint Bernard, scandalisé
par l’activité des filles de joie, menace de faire fermer les
moulins.
S’il ne reste que des traces de l’ancien moulin de
La Ville,
construit au XIe siècle à Aulnay-sous-Bois, dans les bâtiments du Protectorat
Saint-Joseph, celui de Montfermeil, en revanche, a été entièrement rénové.
Moulin banal, édifié en 1740 par le seigneur de Montfermeil, Jean Hyacinthe II
Hocquart, le moulin commence à se dégrader après la Révolution. Les ailes cessent
définitivement d’actionner la meule en 1840. Tout au long du XXe siècle,
l’ancien moulin banal, aux noms successifs de Moulin-Tour, moulin aux Cailloux,
moulin du Manchot, moulin de la Galette et enfin, moulin du Sempin, continue à se détériorer,
miné par un sous-sol de carrières. À la limite de la ruine, il est sauvé in
extremis, en 1986, grâce à l’Association de Sauvegarde du Moulin de Montfermeil.
Démonté pierre par pierre, il est remonté à l’identique cent quarante mètres
plus loin. Les carrières de gypse qui menaçaient de l’anéantir sont comblées et,
deux ans plus tard, le moulin et son site sont réhabilités. Le mécanisme
intérieur a été remis en fonctionnement et les ailes du moulin de Montfermeil
tournent à nouveau au gré du vent. Chaque fin de saison estivale, la farine
nouvelle de Montfermeil y est recueillie.
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